samedi 25 février 2012

Pérou #8 - Cuzco

Vendredi 24 février 2012

Il a plu abondemment dans la nuit.
Nous nous levons sous un couvercle nuageux imposant et il fait assez frais pour garder une polaire dans l'hôtel non chauffé en cette période. Un manteau sera nécessaire à l'extérieur
Les enfants peuvent enfin faire une grasse matinée et la journée ne commence réellement qu'à 10 heures.

Nous descendons la calle Suenia, toute en pente et en pavés.
Nous sommes en quête d'une agence pouvant nous organiser samedi une visite de la vallée sacrée, le voyage en train jusqu'à Agua Calientes, l'hébergement de nuit, puis le transfert dimanche au Macchu Picchu et notre retour dans la même journée à Cuzco.
Les prix qui nous ont été annoncés jusqu'à maintenant sont exhorbitants (1200 US$) et nous pensons que le prix est plus facilement négociable sur place, avec moins d'intermédiaires.
Nous contractons deux heures plus tard avec Adventure Tour Perú un package ultra complet comprenant notre demande de base, ainsi que notre trajet en bus confortable de nuit jusqu'à Puno, sur les rives du lac Titicaca. Le prix final est moins onéreux de 25%.

Nous pouvons ensuite découvrir la jolie place d'armes, bordée de restaurants et boutiques sur un étage avec des arcades et des balcons en bois.
Trois multinationles se sont installées et ont ouvert fast food ou café, mais leurs enseignes sont discrètes et ne gâchent pas le charme des lieux.

Nous entrons dans l'imposante basilique vieille de 600 ans, elle a connu 3 tremblements de terre et de nombreux travaux de reconstruction. Elle est pleine de rétables en or, en argent ou en bois de cèdre, riches en ornementations ainsi qu'un transcept imposant.
Les restaurations de peintures et des ors sont permanentes et c'est l'occasion pour les enfants d'observer comment se collent les feuilles d'or.
A des fins sécuritaires, il n'y a aucune bougie, les cierges sont électriques !
A notre grand regret, il est interdit de filmer et de photographier dans cet incroyable édifice extrêmement fleuri.

Nous démarrons ensuite une promenade d'environ 4 kms dans la ville.
Si la distance est vraiment ridicule pour nos petits Sakados, la pénibilité de l'altitude nous oblige à ralentir le pas et à marcher à un train de sénateur.

Nous entrons dans le marché San Pedro. Il n'a pas fière allure avec son toît de tôle et son bardage décoloré. Cette ceinture de fer cache un bijou plein de vie. Nous faisons un stop au stand jus de fruits de la dame Lucie. Cette adorable mamie nous confectionne un délicieux mix banane - mangue - orange.

Nous déambulons avec joie dans les stands et découvrons des patates séchées, des délicieuses brioches et des oeufs de poisson.
Nous déjeunons dans l'une des nombreuses cantines du marché, soupe de poulet, poisson avec frites ET riz sauté similaire avec plus ou moins de réussite à un riz cantonnais.

Nous commençons ensuite nos premières emplettes.
Dans la boutique d'Augusta, j'achète une manta, cette belle couverture colorée qu'utilisent toutes les indiennes pour porter soit leur bébé jusqu'à ses deux ans, soit leurs paquets. Son second prénom est Pumaccahua, et j'entends ainsi mon premier mot quechua. Elle me montre comment attacher un bébé avec la manta qu'elle appelle en quechua la llequa, et je n'imagine même pas tenter d'y mettre mon asticot de Chouquette. Elle a ainsi porté ses 5 garçons ! Nous nous quittons sur la difficulté d'avoir une famille noñbreuse et j'ajoute à mon lexique Yusulpayque qui signifie merci.

Le soleil a battu les nuages, nous tombons les polaires et les manteaux. Les montées sont rudes et l'effort important.
Nous continuons notre flânerie en revenant vers la place pour y déguster une glace du haut de l'un de ces remarquables balcons de bois.

Batteries rechargées, nous sommes prêts à arpenter la colline de San Blas. La pente doit parfois avoisiner les 10 %.
Nous suivons la petite ruelle de la Tandapata, qui serpente de San Blas à San Cristobal. Nous y croisons des indiennes avec des lamas, cherchant un touriste pour se faire photographier.

La montée vers San Cristobal et son belvédère se mérite. Notre but initial est d'atteindre le Sacshayhuman, une croix située encore 100 mètres plus haut. L'ascension nous paraît presqu'insurmontable et la vue panoramique du parvis de l'église de San Cristobal est fantastique. Nous resterons donc là à contempler Cuzco pendant que les filles écrasent de l'argile et jouent à faire de la ''poterie inca''.
Nous surplombons toute la ville, ses toîts en tuiles, ses pavés, ses ruelles entrelacées avec les escaliers.
Nous sommes rougeauds er le souffle coupé mais totalement enchantés de cette excellente journée.

Notre hôtel est à deux pas, nous rentrons nous poser deux heures.
Le soroche a attaqué SuperPopa qui se dope à l'aspirine.

La pluie a décidé de revenir et de nous accompagner pour le dîner.
Dans cette ville touristique, et hors du marché, il est difficile de trouver un repas péruvien et nous atterrissons dans un restaurant familial où comme d'habitude la télévision est reine.
Ce soir, c'est la roue de la fortune locale qui passionne les clients. Concept international avec une bomba latina pour tourner les lettres, les coupures publicitaires, l'animateur vedette, tout est là. Les clients du restaurant sont captivés et en oublient presque le petit pickpocket qui se ballade mine de rien sous les tables...

Comme d'habitude, les portions sont énormes et nous n'arrivons pas à finir nos assiettes.
Repus et fatigués, nous faisons un peu de lèche vitrines autour de la place.
Nous sommes plus attirés par des statuettes en bois et en argent que par un bonnet péruvien, mais ne sommes pas encore psychologiquement prêts à dépenser 300 Us $ pour un objet de 15 cms de hauteur, si fin soit-il.

Nous arrivons finalement à l'hôtel détrempés et heureux.
Le couchage est immédiat pour les enfants.
Le salon de notre petit hôtel se transforme en internet café, avec le wifi à disposition, mini portables, tablettes et smartphones s'activent qui pour un chat, qui pour une webcam, qui pour son blog...
Arrive Juan Carlos, le réceptionniste de nuit. Ce jeune homme travaille ici depuis Noël pour le Smic local. Il est très heureux de rencontrer des Français avec qui mettre en pratique les cours payés à l'Alliance française pour 1/5ème de son salaire. Nous improvisons un cours de conversation franco ibérique, et j'ai honte de constater qu'il se dépêtre beaucoup mieux que moi. Il suit des cours depuis 8 mois, alors que j'ai appris le castillan durant 5 années.

A près de minuit mon cerveau s'embrume et ne fonctionne plus du tout en mode langue étrangère. Il est temps de se coucher car nous partirons demain à 7.30 pour la vallée sacrée.



S@lvam's Life

2 commentaires:

  1. Superbe redécouverte de Cuzco via tes écrits Sandrine. Alors compter vous tester le cuy ? Jmo

    RépondreSupprimer

Merci pour votre commentaire sur ce blog. N'oubliez pas d'indiquer votre adresse mail si vous souhaitez être contacté(e) et votre nom pour que vous soyez reconnu(e).