vendredi 25 mars 2011

Next ?

Un rapide aperçu des pérégrinations envisagées dans les douze prochains mois...à 2, à 6 et à 5...

En bonne place dans notre Sakado-Biblio, le "Où et quand partir" qui recense des données essentielles sur la fréquentation touristique, les températures/pluviométries/hygrométries par région et par pays.


Les guides de voyage nous embarquent un peu déjà dans le pays que nous souhaitons visiter, et le Lonely Planet reste incontestablement la meilleure collection que nous ayons pu éprouver.
Le Cityguide Phaïdon nous a attiré l'oeil par sa couverture très marketing mais nous préférons les très complets Cartoville. Phaïdon comme a son habitude propose de très belles photographies, mais manque de plans par quartier et d'informations.

Pour les choix d'hôtels, Tripadvisor nous permet de vérifier si nécessaire les données du Lonely Planet.

Nous espérons lire un jour de guides de voyage pratiques pour les familles avec jeunes enfants, avec de vrais renseignements comme :
- Peut on circuler facilement avec une poussette à Lisbonne ?
- Que faire à NY avec des moins de 10 ans ?
- Quelles randonnées pratiquer à la Réunion avec un bébé sur le dos ?
- Quels hôtels proposent des chambres communicantes ou des grandes grandes suites pour 6 ?

Et que même si ça continue comme cela, ça ne peut plus durer ! Devons-nous les faire nous-même ???

PS : Bienvenue aux lecteurs inconnus d'Egypte, Sri Lanka, Belgique, Allemagne, Hongrie, Mayotte et Algérie! Présentez-vous !

mercredi 23 mars 2011

Isn't lovely ?

C'est le printemps, il fait un temps magnifique et comme il est temps de perdre des rondeurs, je me lance dans des éclairs.

Fastoche me direz-vous : pâte à choux + crème pâtissière + glaçage.

Sauf que si je maîtrise relativement bien désormais les choux façon chouquettes et gougères, j'ai échoué plusieurs fois sur les éclairs pour une raison étrange. En guise de jolis boudins bien gonflés, je me suis retrouvée souvent à la tête de gressinis mal emboutis et graisseux.

En musardant sur le blog culinaire de ma copine Rose, et en bavant devant ses éclairs au thé matcha, j'ai décidé de me lancer en ce jour de RTT sur la base de sa recette de pâte à choux et non celle que j'utilise habituellement.
Parce qu'il n'y a que moi qui aime le matcha dans cette maison, je suis partie dans le classique goût chocolaté.


ECLAIRS AU CHOCOLAT
(préparation environ 1h30 pour 15 mini éclairs)

Pâte à choux
4 oeufs battus, 20cl d'eau, 120g de farine tamisée, 60 g de beurre, 1 cuillère à café de sucre,  1 pincée de sel. 
Faire préchauffer le four à 220°C; 

Faire bouillir l'eau avec le sel, le sucre et le beurre - fouetter; ajouter la farine en une fois et faire dessécher la pâte hors du feu quelques minutes ; ajouter les oeufs battus un  à un; la pâte doit être lisse, souple; elle est collante aussi. Ne pas trop l'assécher sinon risque de machins tous moches. (j'ai enfin compris le pourquoi des échecs précédents)

Avec une poche, et sans douille, déposer sur du papier sulfurisé des doigts de pâte d'une longueur de 8 cms environ. Pour avoir des éclairs réguliers, vous pouvez vous aider en traçant des traits au crayon sur le papier sulfurisé. Ou en imprimant au préalable des traits de la longueur ad hoc et en plaçant votre gabarit sous le papier sulfurisé. Couper aux ciseaux l'appareil, puis arrondir les coins en les tapotant légèrement.

Enfourner 10mn à 220°C sur une plaque avec du papier sulférisé, puis 10mn à 200°C. Et là miracle les doigts ont gonflé en boudins.
Laisser refroidir.


Crème Mousseline au Chocolat
25 cls de lait - 3 jaunes d'oeuf - 1 gousse de vanille - 1 pincée de sel - 40 g de sucre - 20 g de farine + 15 g de maizena - 100 g de beurre - 100 g de chocolat noir pâtissier

Réserver 50 g de beurre à température ambiante.

Faire chauffer le lait dans une casserole.

Dans un saladier, blanchir les jaunes d'oeufs avec le sucre.
Une fois le mélange sucre/jaune bien effectué, ajouter farine et maizena tamisés ensemble.
Ajouter la moitié du lait et incorporer avec le fouet, toujours en évitant de mousser.
Mélanger au fouet, et détendre la masse, en ramenant la masse au centre et la disperser dans le lait désormais tièdi. Le tout commence à lier.
Ajouter le chocolat en morceaux et bien homogénéiser.

Verser l'appareil obtenu dans la casserole contenant le reste du lait et porter doucement à ébullition sans cesser de remuer, au fouet et dans tous les "coins" de la casserole.
Lentement la coagulation apparaît. On obtient une crème solide et fine crâce aux deux types d'amidons.
Incorporer 50 g de beurre dans la crème encore chaude et laisser refroidir.

Quand la crème a bien refroidi, ajouter le beurre réservé et qui aura été travaillé en pommade. Fouetter l'appareil avec un batteur. La crème va mousser.
Mettre la crème mousseline dans une poche avec une douille large. Pour fourrer les éclairs, faire deux trous dans la partie bombée et presser doucement sur la poche.



Glaçage
Pour faire le fondant, mélanger 250 g de sucre glace avec un blanc d'oeuf. Mettre une cuillère à soupe de chocolat Van Houten en poudre. Ajouter une cuillère à soupe d'eau, mélanger de façon homogène. En ajouter une autre et continuer à mélanger. Si nécessaire ajouter une troisième cuillère d'eau, le résultat final doit être épais, homogène, type pâte à tartiner. (Vous pouvez diminuer les proportions car il y a de quoi glacer plusde 20 éclairs avec cela mais je ne sais pas diviser un blanc d'oeuf...)

Etaler au couteau sur chaque éclair en masquant les trous.

Mettre au frais.



Conclusion : 90 mns de préparation, 1 minute de dégustation par éclair...Un monceau de vaisselle, mais "c'était meilleur qu'à la boulangerie"...

Pour des variantes faciles :
- vanille : dans la crème pâtissière - mettre une gousse de vanille fendue dans le lait à bouillir (ne pas oublier de retirer la gousse !!!) ;  dans la pâte ajouter une cuillère à café de poudre de vanille ; dans le fondant, vous pouvez mettre du colorant blanc pour avoir un glaçage bien blanc ou mélangé avec une pointe de jaune pour obtenir un jaune pâle, ajout de poudre de vanille possible aussi

- pistache : 1 cuillère à soupe de pâte de pistache dans la crème pâtissière, colorant vert dans le fondant

20 février 2011 – Bienvenue au paradis

Notre hôtel se nomme le Dolphin View Paradise Resort, car il est situé à proximité de la baie dans laquelle aiment nager plusieurs groupes de dauphins.
Évidemment les quatre hôtels de la région ont tous le terme Dolphin dans leur nom.
Le bateau nous attend dès 6h30 sur la plage et nous partons rapidement vers le site, accompagnés de 5 autres barques.
Gilets de sauvetage pour les enfants et équipement de snorkelling pour tous.


Les marins sont prévenus par téléphone cellulaire par leurs collègues ou par les pêcheurs de la présence des cétacés sur une zone ou une autre.
Après une demie heure de navigation, apparaît un premier groupe de 3. Le capitaine doit deviner quelle sera approximativement la trajectoire des dauphins, pour vous faire plonger de façon à ce que vous puissiez regarder les dauphins nager.

Valentine se lance la première dès que le capitaine ordonne de sauter, alors qu'Amélie et Antoine plus peureux envient leur soeur qui leur raconte les yeux pétillants qu'elle les a vus évoluer à moins de 3 mètres sous elle.

Aussi se décident-ils à se préparer pour le prochain plongeon et sont conquis dès qu'ils assistent à l'élégante nage.
Au troisième arrêt, Antoine sera frôlé par l'un d'entre eux et Amélie en verra sept en tout.

Cinq plongeons en tout, tous très furtifs mais magiques pour nos petits Sakados qui ne savent plus comment classer tous ces souvenirs animaliers.

Ils ne veulent plus quitter leur équipement de plongée bien que nous rebroussions chemin vers la plage de l'hôtel.
Pour ma part, ces furtives nages en mer relèvent d'un vrai exploit de Mère courage, traumatisée il y a 25 ans par les éventuels requins malgaches...
 


La journée continue entrecoupée de siestes sous ventilateurs quand la fée électricité veut bien arriver jusqu'au paradis, Inch'Allah.


Nous passerons les derniers jours à lézarder, prendre un rythme parfaitement pole-pole et humer les alizés venus nous rafraîchir, Asanté (Merci).


Nous hésitons longuement entre la plage de cocotiers ou les plongeons dans la piscine où les enfants frayent à leur grande joie avec d'autres petits et grands anglo-saxons.
Depuis le début de notre voyage, ce sont les premiers camarades potentiels qu'ils rencontrent et bien que la communication ne soit pas aisée, ils trouvent toujours moyen de s'amuser au billard, au ping pong ou dans l'eau.


Mais il nous faut libérer notre place dans cet eden pour retrouver des contrées plus fraîches.

L'aéroport international de Zanzibar nous rappelle d'autres cahutes rencontrées à Madagascar, où rien ne se passe ordinairement sauf un tranquille chaos qui rend dingue tout occidental.
L'imprécision de Précision Air se vérifiera une nouvelle fois pour notre retour sur le continent, avec un vol annulé sans préavis, puis un enregistrement mémorable pour apprendre patience et calme dans une moiteur terrible.


En Tanzanie, il n'y a jamais de problème, si vous avez la moindre inquiétude, il vous sera répondu « Wait! » et vous pourrez ainsi attendre fort fort fort longtemps avant que ne réapparaisse votre interlocuteur impassible...
Il fait aussi chaud dehors que dans l'aérogare qui contient trois portes d'embarquement pour une salle d'attente de 100 m². L'appel des passagers se fait à la criée, c'est plus qu'apocalyptique et tellement kafkaïen que nous finissons par en rire.

Nous nous plaignons tous de la chaleur jusqu'à ce que nous nous remémorions les températures hivernales et le bordel à la française qui nous accueilleront à Roissy.



mardi 22 mars 2011

18 Février 2011 – Histoires de Zanzibarites


Nous démarrons la visite de Stone Town sous un soleil de plomb.
La seule ville de Zanzibar est composée de deux parties.
Zanzi Town est la cité « moderne » avec ses immeubles datant de la révolution des années 60, dignes des barres d'HLM vétustes que je m'emploie à détruire en banlieue parisienne.
Stone Town est la cité historique, avec ses maisons bâties depuis 200 ans avec des pierres de corail recouvertes d'enduits, et ses légendaires et immenses portes sculptées.


Nous avons loué le service de Saïd pour qu'il nous explique l'histoire de sa ville.
La visite commence par le marché aux esclaves.
Au 19ème siècle, afin de développer le commerce de l'ivoire et assurer le transport des défenses venant d'Afrique centrale, l'affreux sultan d'Oman promettait le firmament aux porteurs, qu'il jetait en geôle à leur arrivée à Stone Town pour les revendre comme main d'oeuvre gratuite aux familles arabes de Zanzibar ou aux colons de la Réunion et de l'île Maurice.
Deux geôles ont été conservées et témoignent des conditions ignobles de détention, mais reflètent à peine l'absence d'humanité qui devait régner.

Ce moyen de production à moindre frais permit l'extension florissante des Zanzibarites comme marchands de clous de girofle et autres épices.

Sur l'ancienne fosse commune des esclaves, repose désormais l'église anglicane et ses témoignages de reconnaissance envers les vénérés abolitionnistes que furent Jonathan Livingstone et Edward Bishop.


Il est amusant de savoir que le clocher et le minaret tout proche sont de la même hauteur afin de ne froisser aucun hiérarque, et que malgré tous ses efforts d'évangélisation, la religion chrétienne n'atteint aujourd'hui que 2% de la population.
Les missionnaires anglais ont pourtant oeuvré à la latinisation de la langue swahili, autrefois écrite en arabe, et mis en place le premier dictionnaire anglais/swahili.

Classée au patrimoine mondial par l'Unesco, Stone Town tente péniblement de retrouver sa splendeur d'antan.
Les somptueuses maisons des marchands et maîtres d'esclaves ont été divisées en appartements lors de la révolution qui a chassé nombre des familles d'origine arabe.
Le gouvernement incapable de maintenir ce riche patrimoine a souvent laissé échapper les éléments majeurs de l'architecture zanzibarite aux mains d'exportateurs peu scrupuleux.
Aujourd'hui, les maisons sont peu à peu vendues à des privés assez fortunés pour racheter ces demeures coûteuses à restaurer.

Au même titre que les ryiads marocains, certaines demeures de Stone Town sont transformées en hébergements de luxe aux couleurs des Milles et Une Nuits, ou en résidence secondaire des familles omannaises revenues aux sources.


Toutefois pour les quelques portes en teck ou en bois de sésame qui ont été conservées, il est possible d'y relire l'histoire de l'île : chaînes sculptées sur les linteaux revendiquant la fierté de posséder des esclaves, têtes de lions pour la culture hindhouiste et pics pour simuler la défense contre les éléphants, fleurs de lotus symbolisant la perfection et parfois même un verset coranique.
Ces portes sculptées se devaient d'être représentatives du niveau social de ses propriétaires et constituaient l'élément primordial de la maison, qui était bâtie une fois la porte posée.


La medina est animée en ce jour férié, et nous atteignons le marché Darajani où explosent couleurs et odeurs. Les fruits exotiques disputent la vedette au marché de poissons et de viande hallal où plus d'un occidental tournerait de l'oeil.
Les étals de rambutans, d'ananas géants côtoient les appareils électroniques d'occasion et les réparateurs de bicyclettes.
Les marchands de tissus sont malheureusement disséminés au profit des boutiques de souvenirs, parfois made in China.

Nous déjeunons sur un toît de la Medina dans un hôtel restaurant installé dans une vieille demeure joliment rénovée.
Le cadre est magnifique mais le service est ultra « pole-pole » : 1h30 pour servir 4 salades...et se tromper dans la commande...

Fatigués par la chaleur pesante de la ville, les enfants sont ravis de découvrir un jardin d'épices. Il leur est expliqué très ludiquement comment poussent et sont transformées les arômes qui leur sont familiers mais dont ils ne connaissent pas toujours l'origine.
S'ils savent que les ananas poussent en terre et que la vanille est une plante grimpante, ils découvrent avec bonheur l'écorce de cannelle, les clous de girofle et la noix de muscade. Et participent même à la confection d'un panier en feuilles de palmier et de lunettes à base de feuilles d'ananas. Un vrai atelier nature au cœur de l'Océan Indien qui les passionne.


Cette première journée îlienne se termine par un plouf dans la piscine de notre hôtel.
En me couchant je me remémore l'explication donnée par notre guide zanzibarite pour la taille surélevée des lits traditionnels de cette île : afin de ne pas utiliser davantage de surface habitable pour stocker leurs esclaves, les maîtres ont fait rehausser leurs sommiers afin que l'ébène noir dorme en dessous et soit à portée de main en cas de besoin de toute nature.
Dans ces magnifiques lits à baldaquins, combien de touristes fortunés ont-ils conscience d'avoir achevé la boucle de l'histoire du commerce des épices et du bois d'ébène ?

dimanche 20 mars 2011

16 février 2011 – Imprecision Air

Nous rentrons à Arusha sous une pluie torrentielle. La petite saison des pluies est commencée, la « grande » saison des pluies est ordinairement attendue en mars avril.

Nous quittons Saad et Boniface et leurs bons offices sont remerciés du traditionnel pourboire.
A l'aéroport international d'Arusha, nous devons embarquer pour le vol de Precision Air à destination de Zanzibar.

Arusha International est en fait un minuscule aérodrome.
L'entrée des voitures est mollement filtrée par un garde qui regarde avec un miroir le dessous des véhicules à la recherche de potentiels explosifs. Pour une raison étrange, notre 4x4 n'est scruté qu'à l'avant.

Pour pénétrer dans l'aérogare, il faut passer tous les bagages au scan et ce dans un espace minuscule, ce qui crée un capharnaüm monstrueux.
La chaleur et la promiscuité n'améliorent pas l'énervement.
L'enregistrement des bagages vire au tragi-comique. L'agent de comptoir vous abandonne sans prévenir et revient sans gêne dix minutes plus tard, tandis que traînent 10 personnes qui, de façon aléatoire étiquettent les valises. Chaque passager craint le pire pour l'acheminement de ses bagages et scrute les chariots se dirigeant vers la soute.
Il est possible de retirer ou ajouter un sac après l'enregistrement, et également d'y ajouter des objets. Aucune réelle sécurité n'est assurée.

Il y a de nouveau un passage au scan des passagers avant l'embarquement.
Là encore, il est palpable que ces procédures ont du être mises en place pour rassurer des pays puissants et inquiets du terrorisme islamiste, mais que la Tanzanie n'a pas les moyens de tenir correctement ces filtres malgré l'équipement dernier cri dont elle a pu bénéficier sur ses frontières terrestres et aériennes.

Precision Air a pour surnom Imprecision Air.
Nous avons failli manquer l'embarquement car le numéro de vol n'a pas été annoncé et encore moins la destination. Heureusement que la salle d'embarquement est petite et qu'il n'y a pas d'autre vol au même horaire que le nôtre.

Après un court vol nous quittons le continent, pour l'île de Zanzibar.
Cette terre des épices, à forte domination musulmane, a été baptisée par les Arabes l'île des hommes noirs.

Ancien berceau du commerce des esclaves, elle est devenue une légende littéraire grâce à Rimbaud et à Jules Verne qui ont loué et rêvé ses charmes sans jamais y mettre les pieds.
Malgré de nombreuses années vécues dans l'Océan Indien, je ne connais de Zanzibar que ce nom qui fleure bon l'exotisme et la girofle.

Notre hôtel est situé à l'extrémité sud de l'île, dans une crique de sable blanc isolée Kizimkazi.
Le chauffeur assurant le transfert dispose d'une heure trente pour nous vendre brillamment ses services. « Hakuna Matata », il court circuite sans vergogne les tarifs de son employeur pour les différents tours proposés.
Nous concluons rapidement pour le lendemain une visite guidée de la vieille capitale et d'un jardin d'épices avant d'arriver à bon port.

De grandes villas d'environs 200 m² habitables sont disséminées dans un jardin de palmiers et de frangipaniers. Toits de palmes, huisseries en bois, hauts lits en baldaquins rendent l'endroit charmant.




Une grande piscine à débordement permet de compenser l'inaccessibilité de la mer quand celle-ci est à marée basse.

La barrière de corail est 500 mètres mais s'étend jusqu'au rivage par un grand plattier rempli de coraux coupants et d'oursins baignant dans l'océan tiède.


Nous passons quatre jours dans ce nouveau paradis pour recharger nos batteries avant notre retour dans la froideur et la grisailles parisienne.
Nous avons conscience de l'insolence d'un tel luxe quand il s'agit de calculer la consommation électrique et d'eau de tels hébergements, et avons fait le maximum pour réduire notre empreinte écologique les jours passés.

Mais les remords font vite place à la volupté de se prélasser dans une eau fraîche quand il fait 35° C au dehors et 85% d'humidité.
Une légère brise marine souffle mais ne suffit pas à rafraîchir l'atmosphère extrêmement humide.
La terre est fertile et permet une végétation dense, le paysage rappelle d'autres îles de l'Océan Indien que nous chérissons.

La chaleur étouffante annihile toute vélléité musculaire, nous nous traînons de la piscine aux ventilateurs et vice-versa.
Aussi sommes-nous fort compréhensifs face à la nonchalance de l'adorable personnel de l'hôtel.
Pole-pole signifie « doucement, doucement » et pour ceux d'entre vous qui connaissent la Grande île, la lenteur des Zanzibarites est comparable au mythique « mora mora » malagasy.

La femme de chambre passe deux heures à nettoyer mollement la villa et il faut un jardinier par mètre carré de jardin. Ambiance cliché d'Afrique.

samedi 19 mars 2011

15 février 2011 - Ngorongoro

Nous devons quitter cette plaine merveilleuse pour le cratère du Ngorongoro.
Avec la pluie, la plaine a verdi en trois jours ouvrant ainsi de nouveaux espaces de pâturages.
La sortie du Serengeti nous réserve un panorama spectaculaire : gnous, zèbres et impalas ont migré par millions.
La savane est pour l'heure entièrement recouverte d'herbivores sur une largeur de 5 kms et une longueur de 10 kms, donnant l'impression de voir des animaux à perte de vue.

La caldeira du Ngorongoro est d'une surface équivalente à la Ville de Paris.
Classée Parc National puis Site protégé par l'Unesco depuis près de cinquante ans, cette terre traditionnellement allouée par les Dieux aux Maasaï est devenue un sanctuaire de Mère Nature.


Les populations ont été dédommagées pour leur délocalisation hors de la caldeira et sont visiblement mieux dotées que les Maasai d'Amboseli, leurs cases sont plus grandes et plus cossues, les troupeaux plus importants et leurs villages ont des retombées régulières des mannes touristiques.
L'inconvénient majeur de l'ouverture aux étrangers est que les enfants traînent au bord de la piste et n'hésitent pas à singer les sauts des adultes ou exposer leurs masques rituels pour monnayer une photographie.
La tentation est grande de s'arrêter pour ramener des portraits qui pourraient être sublimes. Il est difficile de modérer notre action sur l'environnement social et tout voyage dans un pays en voie développement pose les mêmes réflexions.

Nous espérons énormément du Ngorongoro, lieu mythique qui dans notre imaginaire est encore plus sublime que la plaine du Serengeti.
Afin de protéger la biodiversité, l'accès aux voitures est limité et nous ne pourrons y rester qu'une demie journée.



Les pistes sont très pentues et s'arpentent en sens unique. Une sacrée dextérité est nécessaire pour manoeuvrer dans la boue et il est évident qu'un conducteur de 4x4 habitué au goudron du périphérique serait incapable de mener à terme son safari.

Le fond du Ngorongoro est composé d'un lac où se reposent des hardes de flamants roses.


Une hyène traverse mollement la piste.
Elle furète à la recherche d'un cadavre qu'elle pourrait voler à un félin, espèce meilleure en chasse que les hyènes.
Elle a repéré un guépard. Si le pelage du guépard peut ressembler à celui d'un léopard, son allure musculeuse et élancée l'en distingue sans difficulté. Il est repérable lorsqu'il se dresse ou se met à marcher, mais comme son cousin léopard, il est bien caché couché dans les herbes et fort farouche au contact humain.
Il se méfie de la mesquine hyène et s'éloigne à mesure que l'autre tente une approche inquisitrice. Il n'y a pour le moment aucun cadavre à voler et le guépard ne tentera aucune chasse tant que la hyène sera dans les parages.
Celle-ci lasse d'attendre son goûter, s'éloigne finalement.

La caldeira est également renommée pour la présence des derniers rhinocéros noirs de Tanzanie. Recherchés pour leurs cornes réputées aphrodisiaques, les rhinocéros noirs et blancs ont été exterminés dans toute l'Afrique.
Il en a été dénombré exactement 31 et leur reproduction est plus que poussive.
Animal craintif malgré sa puissance, il se tient à bonne distance des pistes et nous en apercevrons trois à force de jumelles et de zooms.

La concentration des animaux comme les gnous et les buffles ne nous impressionnent plus guère après notre fabuleux séjour dans le Serengeti.


Une violente pluie finit d'achever le mythe et nous remontons sur les hauteurs du cratère un peu dépités par ce dernier safari.

Nous stoppons non loin du cratère au Bougainvillea Safari Lodge qui est un véritable petit paradis cosy. Chaque bungalow dispose de confortables lits à baldaquins dotés de moustiquaires et d'une salle de douche propre.
C'est le luxe suprême après nos 4 nuits de camping et nous pouvons enfin nous décrasser correctement.
Le paradis hôtelier a un coût, il est facturé à un prix public de 250 $ la nuit !!!
Nous mesurons pleinement la raison des prix exhorbitants qui nous avaient été proposés pour des séjours tout conforts dans des lodges et sommes confortés économiquement dans nos choix d'avoir mixé les différentes prestations pour des raisons d'abord écologiques.

Propres et repus, nous nous endormons pour une dernière nuit sur le continent, près à roupiller dix-huit heures comme des lions...

dimanche 6 mars 2011

14 février 2011 – Hippo Pool : Moto-Moto ?

Au lendemain d'un orage particulièrement chargé, Saad nous mène dès potron-minet en quête de points d'eau concentrant des grands troupeaux.

Les zèbres s'abreuvent fébrilement, toujours à l'affût du danger. Les plus courageux se lancent dans la mare, et laissent peu de temps aux plus pleutres pour boire.
A la moindre alerte, ils galopent tous dans la même direction.

 
Au bord d'une rivière, nous assistons à un combat d'hippopotames mâles souhaitant s'attirer la faveur d'une femelle. Deux masses d'environ une tonne s'affrontent mâchoire contre mâchoire.
Les canines mesurant près de 25 cms, la gueule du mastodonte est immense et peut facilement tuer un homme.


Un peu plus tard, dans un coude de la Seronera, confortablement installés sur une plateforme nous mettant à l'abri de ces grandes gueules, nous restons interloqués devant une piscine d'hippopotames. Nous ne les avons jamais vus aussi près.
Une cinquantaine de bosses émergent à peine de l'eau qui dégage une odeur nauséabonde.
Nous mettons cette puanteur d'abord sur le compte d'un énorme cadavre en putréfaction.
Après avoir vu quelques bulles au derrière de ces animaux qui paraissent si tranquilles, nous pensons que leurs flatulences d'herbivores sont la cause de l'inconfort de notre odorat.
En fait, l'hippo fort à l'aise dans son bain, y fait également ses besoins. Et le volume de ceux-ci est proportionnel à la masse de la bête...

Mais le spectacle qui s'offre à nous fait rapidement oublier l'odorama.
Son et images 3D : l'hippopotame a un cri tout à fait particulier, qui s'apparente à un feulement très grave. Les uns et les autres s'interpellent et se répondent par séquence.
Les immersions peuvent durer une dizaine de minutes, ce qui laisse croire que la bête est tranquille et inoffensive.


Cependant les chamailleries sont fréquentes, il n'est guère de bon ton d'écraser la patte du voisin ou de le bousculer, au risque d'une prise de mâchoire violente et rapide.


Par ailleurs, le nombre des hippopotames augmente au fur et à mesure, car les cris ont servi de ralliement.
Il s'agit en effet de protéger le cadavre de l'appétit fort aiguisé d'une troupe de crocodiles. Trois jeunes crocodiles et un énorme adulte sont à l'affût.
Les hippopotames font barrage depuis plus deux jours en guise de veillée funéraire et de sépulture. Un jeune hippopotame reste collé au cadavre sans bouger. Il doit s'agir de sa mère.

Lorsqu'enfin les sauriens se décident à attraper leur proie, tous les hippopotames feulent et se lèvent de concert. Cinquante volumineux paquets gris et roses ont émergé en deux secondes en criant : la scène est impressionnante mais ne fait pas reculer les crocodiles qui embrayent une seconde attaque.
Ne pouvant déchiqueter la peau trop coriace, les reptiles tournent sur eux-même pour vriller les chairs.

Les hippopotames ont compris qu'il était inutile de lutter et abandonnent leur garde.
Ils s'immergent à nouveau et protègent leurs petits en les plaçant loin des crocodiles.

Nous partons alors en quête des lions.
Le Serengeti, ancienne mer, est dotée de résurgences volcaniques érodées. Ces rochers sont équipés d'acacias parasols sous lesquels se cachent souvent les félins.
Il est possible d'en faire le tour en voiture et de croiser par hasard quelques gros matous qui y feront la sieste.



Il nous paraît que tous les lions ne font que paresser, mais parfois ils font un énorme effort et s'accouplent en un éclair qui sera multiplié jusqu'à 56 fois par jour !
La parade nuptiale est amusante à regarder. Une fois que les mâles dominants ont élu leur lionne, le couple s'isole de la troupe et prend l'air en restant avachi côte à côte.
Lorsque la femelle a décidé du top départ, elle lève son derrière et avance langoureusement. Le mâle a intérêt réagir rapidement, sans quoi la lionne s'allongera de nouveau, signe de renonciation à l'acte sexuel.
Nous constatons que la lionne peut aussi être aguicheuse, faisant ainsi tourner en bourrique son mâle en se levant et recouchant ainsi plusieurs fois, faisant ainsi mariner son lion.
La période de reproduction dure environ 3 semaines et le nombre de coïts est important de façon à assurer la pérennité de l'espèce. En effet, chaque lionne a une portée de 2 à 3 petits, mais uniquement tous les deux ans car elle s'occupera de ses petits jusqu'à leur totale indépendance avant d'être de nouveau féconde.

Les enfants citent immanquablement le Roi lion, observant la savane du haut de son promontoire.

Ici même le roi de la jungle devient un animal ordinaire tellement nous en aurons approché fréquemment et à moins de 5 mètres.

mardi 1 mars 2011

11 Février 2011 – 13 février 2011 : Serengeti

Saad nous confirme que la hyène rodait pour trouver nos restes de repas.
Pas le temps d'avoir peur, il nous faut plier notre barda pour faire route vers le Serengeti.
Son nom signifie « grande plaine » en langue Maasai, aussi le Serengeti est la terre des Maasai et celle des lions.

Espèce désormais protégée, il est maintenant interdit aux Maasai de les tuer pour le rite du passage du jeune pâtre au guerrier, mais il leur est permis de se défendre en cas d'attaque sur leurs troupeaux.
L'observation des félins devrait être plus aisée qu'au Kenya, où je n'ai pu les photographier que de très loin. Dotée d'un petit zoom de 300 mm, je ne pourrai prendre de cliché sympathique que lorsque les bêtes seront à moins de 50 mètres. A ce sujet, si vous voulez absolument voir ici des clichés de haute précision, vous pouvez d'ores et déjà souscrire pour des parts de mon futur téléobjectif 500mm dont je préfère vous taire le prix.
D'autres photographes sont bien mieux équipés avec de costauds téléobjectifs de paparazzis, alors que le touriste de base se contente de matériel de base...Cependant avec un excellent guide, l'approche de nombreux animaux peut être fort concluante et les petits appareils numériques des enfants permettent déjà de jolis clichés.


Si nous sommes ici pour la chasse à la belle photographie, d'autres sont accoutrés comme pour une chasse au gibier. Dotés de tenues de légionnaires ou gilets et pantalons multipoches avec rangers aux pied, certains touristes sont parfaitement ridicules à la descente de leurs rutilants 4x4 climatisés et sortant de lodges 4 étoiles à 400 $ la nuit.
Ce sont les mêmes personnes qui le soir venu se sentent obligées de se vêtir d'imprimés léopard, girafe ou zèbre.

Nous campons 3 nuits sur le site de Seronera, au centre du parc et nous profitons avec bonheur de la faible affluence dans les campings.
Les safaris s'alignent et ne se ressemblent jamais grâce au talent de notre guide.
En Swahili, Safari veut dire Voyage. Chaque sortie ou game drive recèle de nouvelles surprises de voyage.

La terre plate est totalement asséchée à notre arrivée.
 
 

Les points d'eau sont donc rares et les animaux très concentrés.
Tous les après-midis seront l'occasion de voir de plus en plus près des familles de lionnes, des couples en pleine reproduction ou des mâles isolés arborant une superbe crinière. Nous assistons de surcroît à une attaque de lionnes sur un troupeau de zèbres, toujours fragiles quand ils s'abreuvent.



Saad est fan de léopards et s'attache à nous en débusquer au moins un par jour.
Si les lions se laissent approcher facilement, il n'est en pas de même pour le léopard qui reste très farouche. En bâillonnant nos petits d'homme, nous arrivons à voir une femelle et ses deux petits à moins de 50 mètres.


Les zèbres sont également de la partie.
Souvent groupés par cinquantaine, ils broutent souvent sur la piste et n'ont pas peur des voitures. Aussi ne détalent-ils qu'à la dernière minute en faisant de grandes embardées, ce qui les rend encore plus photogéniques.

Notre guide tente de nous inculquer la différence entre gazelles et antilopes mais au bout de 3 jours nous sommes toujours aussi cancres.
Il faut savoir qu'il existe 14 sortes d'antilopes et 10 espèces de gazelles et que pour nos yeux d'amateurs, rien ne ressemble davantage à une bête à corne qu'une autre.




Régulièrement, crissent au loin des coups de tonnerre.
Le Serengeti se régénère en eaux et par endroits les pistes sont devenues extrêmement boueuses et les rivières ont pris 50 cms de hauteur.


Par chance, notre camp ne connaitra pas de grosses pluies, mais celles-ci ont disséminé les bêtes dans la plaine.

Le ciel orageux au loin rend le paysage encore plus magnifique.
Un arbre à saucisses, doté d'un feuillage bien vert se démarque du ciel noir sous un dernier rayon flamboyant.


A ses pieds, s'abandonnent de nombreuses lionnes tandis que les lionceaux se taquinent en jouant à cache-cache dans les hautes herbes.
Une dizaine de voitures s'est arrêtée pour assister à ces jeux, et aucun humain ne saurait résister à tant de beauté.


La majesté des lions impose le silence, et la nature nous rend tous humbles et muets.


En alignant les sorties sur des routes chaotiques, la fatigue commence à se faire ressentir. C'est un réel bonheur de revenir au camp, et de trouver le repas prêt alors que la tête et l'appareil photo sont pleins d'images sublimes.


Boniface fait des miracles avec un petit réchaud à gaz et un feu de bois.
Il n'y a évidemment aucune source d'électricité sur le site de camping et il est fortement recommandé de prendre sa douche avant la nuit pour éviter les attaques d'animaux, qu'ils soient petits comme des moustiques ou plus gros...
Les sanitaires sont sommaires mais ont le mérite d'exister, l'eau est apportée par camion-citerne et stockée dans des énormes fûts de 5000 litres. Elle est donc à température ambiante : chaude en journée, froide au petit matin.

Chaque nuit, les phacochères furètent, les hyènes crient au loin et les rugissements des lions approchent, de plus en plus impressionnants.
Aucun d'entre nous ne s'aventurera bien loin de sa tente durant la nuit, même en cas de besoin imminent.