samedi 19 mars 2011

15 février 2011 - Ngorongoro

Nous devons quitter cette plaine merveilleuse pour le cratère du Ngorongoro.
Avec la pluie, la plaine a verdi en trois jours ouvrant ainsi de nouveaux espaces de pâturages.
La sortie du Serengeti nous réserve un panorama spectaculaire : gnous, zèbres et impalas ont migré par millions.
La savane est pour l'heure entièrement recouverte d'herbivores sur une largeur de 5 kms et une longueur de 10 kms, donnant l'impression de voir des animaux à perte de vue.

La caldeira du Ngorongoro est d'une surface équivalente à la Ville de Paris.
Classée Parc National puis Site protégé par l'Unesco depuis près de cinquante ans, cette terre traditionnellement allouée par les Dieux aux Maasaï est devenue un sanctuaire de Mère Nature.


Les populations ont été dédommagées pour leur délocalisation hors de la caldeira et sont visiblement mieux dotées que les Maasai d'Amboseli, leurs cases sont plus grandes et plus cossues, les troupeaux plus importants et leurs villages ont des retombées régulières des mannes touristiques.
L'inconvénient majeur de l'ouverture aux étrangers est que les enfants traînent au bord de la piste et n'hésitent pas à singer les sauts des adultes ou exposer leurs masques rituels pour monnayer une photographie.
La tentation est grande de s'arrêter pour ramener des portraits qui pourraient être sublimes. Il est difficile de modérer notre action sur l'environnement social et tout voyage dans un pays en voie développement pose les mêmes réflexions.

Nous espérons énormément du Ngorongoro, lieu mythique qui dans notre imaginaire est encore plus sublime que la plaine du Serengeti.
Afin de protéger la biodiversité, l'accès aux voitures est limité et nous ne pourrons y rester qu'une demie journée.



Les pistes sont très pentues et s'arpentent en sens unique. Une sacrée dextérité est nécessaire pour manoeuvrer dans la boue et il est évident qu'un conducteur de 4x4 habitué au goudron du périphérique serait incapable de mener à terme son safari.

Le fond du Ngorongoro est composé d'un lac où se reposent des hardes de flamants roses.


Une hyène traverse mollement la piste.
Elle furète à la recherche d'un cadavre qu'elle pourrait voler à un félin, espèce meilleure en chasse que les hyènes.
Elle a repéré un guépard. Si le pelage du guépard peut ressembler à celui d'un léopard, son allure musculeuse et élancée l'en distingue sans difficulté. Il est repérable lorsqu'il se dresse ou se met à marcher, mais comme son cousin léopard, il est bien caché couché dans les herbes et fort farouche au contact humain.
Il se méfie de la mesquine hyène et s'éloigne à mesure que l'autre tente une approche inquisitrice. Il n'y a pour le moment aucun cadavre à voler et le guépard ne tentera aucune chasse tant que la hyène sera dans les parages.
Celle-ci lasse d'attendre son goûter, s'éloigne finalement.

La caldeira est également renommée pour la présence des derniers rhinocéros noirs de Tanzanie. Recherchés pour leurs cornes réputées aphrodisiaques, les rhinocéros noirs et blancs ont été exterminés dans toute l'Afrique.
Il en a été dénombré exactement 31 et leur reproduction est plus que poussive.
Animal craintif malgré sa puissance, il se tient à bonne distance des pistes et nous en apercevrons trois à force de jumelles et de zooms.

La concentration des animaux comme les gnous et les buffles ne nous impressionnent plus guère après notre fabuleux séjour dans le Serengeti.


Une violente pluie finit d'achever le mythe et nous remontons sur les hauteurs du cratère un peu dépités par ce dernier safari.

Nous stoppons non loin du cratère au Bougainvillea Safari Lodge qui est un véritable petit paradis cosy. Chaque bungalow dispose de confortables lits à baldaquins dotés de moustiquaires et d'une salle de douche propre.
C'est le luxe suprême après nos 4 nuits de camping et nous pouvons enfin nous décrasser correctement.
Le paradis hôtelier a un coût, il est facturé à un prix public de 250 $ la nuit !!!
Nous mesurons pleinement la raison des prix exhorbitants qui nous avaient été proposés pour des séjours tout conforts dans des lodges et sommes confortés économiquement dans nos choix d'avoir mixé les différentes prestations pour des raisons d'abord écologiques.

Propres et repus, nous nous endormons pour une dernière nuit sur le continent, près à roupiller dix-huit heures comme des lions...

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