vendredi 30 avril 2010

La Mauricie, le Lac St Jean...et la poutine


Mercredi 28 avril
Nous partons tôt pour permettre à nos hôtes d'aller à l'école ou au bureau.
En arrivant après 9 heures, Caroline va se faire remarquer par notre faute.
Ses enfants sont partis avec leurs lunch boxes à réchauffer, et bien couverts avec bonnets et écharpes. Il fait 4°.

Le départ est difficile pour Valentine qui se sentait bien dans cette famille qui nous a accueillis à bras ouverts. Mais le voyage doit continuer et nous voulons découvrir le Parc de la Mauricie.

L'éventualité de rencontrer élans et ours la remotive. En parents parfaits, nous insistons bien sur la rencontre potentielle.
En effet et malgré tous nos efforts, nous ne croiserons d'élan que sur les panneaux routiers nous avertissant de la traversée de troupeaux, et pour les ours, ils seront en peluche dans la prochaine boutique.
En guise de grosses bêtes, nous aurons observé des pics verts appelés ici pique bois, repérables à leur martèlement sur les troncs, des huttes de castors, une grenouille, deux écureuils et un raton laveur.
Voilà qui suffit à redonner le sourire à notre princesse amie des bêtes.

Avec l'accumulation des kilomètres sur les routes de qualité toute québecoises, je n'arrive pas à marcher longtemps dans les bois, ce qui ne nous permet pas de nous enfoncer assez loin des routes pour jouer les trappeurs.
De plus, les parcs nationaux ne sont que partiellement ouverts ce mois-ci, qui constitue l'intersaison, période où d'autres activités ferment après les randonnées de neige et avant les activités d'été.

Nous partons toujours vers le Nord en direction du lac Saint Jean.
La route 155 qui relie la ville de Grand Mère à Chambord est quasi déserte. Baignée dans l'après midi d'une lumière très blanche, elle est plutôt utilisée par des camions qui transportent du bois sous toutes formes. Ses utilisations sont multiples du papier au matériau de construction, les différents chantiers que nous verrons témoignent de l'écoconstruction made in Canada.
Dans les villages assez éloignés les uns des autres, les maisons sont majoritairement en bois et les fermes semblent être des petites exploitations avicoles ou laitières.
Le paysage est composé en bocages quand la terre est cultivée, ou rempli de bouleaux et de mélèzes. A revoir en automne durant le fameux été indien !

Nous faisons halte à Roberval, un des centres nautiques du lac Saint Jean.
La ville est bordée par la nationale 169 qui fait le tour du lac. Cette route accueille les principaux motels et restaurant à destination des voyageurs et routiers. Un premier motel nous propose une chambre confortable mais aveugle à 150 $.
Sa rue principale est pleine de maisons anciennes qui suivent les contours du lac. C'est là que se trouvent quelques établissements « café couette ». Les prix sont disparates et varient du simple au double (150 $ pour 5 dans une grande chambre, petit déjeuner inclus).
A notre dernière tentative, nous trouvons le Gîte de la Belle Maison, où comme fait pour nous, se trouve un appartement situé à l'étage d'une jolie masure. Le « studio » à l'ameublement très cosy, est composé de 3 chambres, un petit salon et une cuisine entièrement équipée, le tout mesure près de 100 m² et nous est proposé pour 70 $ !

Les propriétaires sont sympathiques et partagent leur quotidien avec Léonce un gros chat persan.
Parce que les enfants sont ravis de dorloter cette bête féroce qu'est Léonce et que la situation de Roberval est idéale pour visiter cette partie sud du lac, nous y resterons deux nuits.

Le dîner dans un restaurant nous permettra de goûter à la poutine, met roboratif traditionnellement constitué de frites et de cheddar fondu recouverts d’une sauce chaude de type « barbecue » ou sauce brune (au choix). De la cuisine faite pour tenir au corps en somme.

D'ailleurs il nous semble difficile d'avoir une alimentation équilibrée.
Nous sauvons nos sacro saints 5 fruits et légumes par des paniers pique nique à base de crudités et des salades de fruits, et maintenons la ligne par nos longues promenades.
Dans le supermarché, pardon l'épicerie, nous constatons que le rayon légumes et fruits frais est d'une moindre importance que ceux des sauces et snacks. Il est moins onéreux d'acheter de la junk food et des sodas.
Nous avons vu davantage de plats préparés que de légumes surgelés.
Dans les restaurants de niveau ordinaire, aucun légume n'est proposé en accompagnement hors la pomme de terre bouillie, frite ou écrasée. En dehors des salades composées, pas de salut pour faire baisser les calories.

Ici il faut pouvoir survivre avec des températures extrêmes, alors allons y pour une seconde portion de poutine !

Ontario vs Québec

Lundi 26 avril.
Nous nous réveillons dans la chambre qui est passée d'ordinaire à minable avec les rayons de soleil.
La salle de bain est dégoutante et l'eau du lavabo et de la douche sort du cuivre.
Les enfants ont repris assez de force pour râler !
Voilà qui permet de leur expliquer qu'ils ne dormiront pas toujours dans le confort durant nos voyages.

Nous poursuivons sur la nationale 7, option plus sympathique que l'autoroute 40.
Sur les routes nationales, la vitesse autorisée n'est guère inférieure à l'autouroute puisque nous sommes à 90 au lieu de 100 km/heure.
La circulation est très fluide et la route permet de découvrir des villages et des paysages agréables.
C'est l'occasion pour nous de voir comme les habitants de l'Ontario sont patriotes, beaucoup de maisons brandissant fièrement le drapeau canadien.
Les villages sont tous organisés de la même façon : une rue principale, rectiligne, comportant tous les commerces, les autres rues plus résidentielles sont autant de ramifications.

Nous prenons notre pique nique à Arden, village lacustre avec quelques âmes. Pause nécessaire pour les estomacs de tous et les jambes des plus jeunes qui en profitent toujours pour courir dans tous les sens.

Une fois les Ava bien défoulés, nous remontons dans notre minivan en direction d'Ottawa, la capitale du Canada.
Nous atteignons notre hôtel en milieu d'après-midi. Suite familiale bien équipée, pour un prix triple de celui de la veille, mais le niveau de confort a été décuplé au grand bonheur des enfants qui découvrent aussi la piscine de l'hôtel.

Ottawa a harmonieusement mixé les architectures du 18e siècle et du monde contemporain.
Les musées sont nombreux mais nous nous concentrons sur le site du Parlement canadien, qui, du haut de colline, domine la rivière des Outaouais.
Sur l'autre rive, déjà le Québec avec la ville de Hull.

Le soleil est radieux, le thermomètre doit flirter au dessus des 20°C et les pelouses du Parlement accueille déjà des étudiants et des touristes se dorant la pilule.

Au marché Byward, carreau à la fois maraîcher, touristique et centre des restaurants de la ville, nous découvrons les têtes de violons.
Ce sont des bourgeons de fougères qui se mangent sautés une fois bouillis.
Autre particularité locale qui vaut son pesant de calorie : la queue de castor, qui est une sorte d'énorme tartine garnie au choix de sucré (sirop d'érable, chocolat...) ou salé type pizza.

Direction la côte de sable, quartier qui a préservé quelques maisons victoriennes et permet de passer à proximité de l'université régionale.

Le soleil se couche tranquillement sur cette belle journée.
Bye bye l'Ontario, demain nous serons en territoire francophone.


Mardi 27 avril.
Comme tous les matins, nous faisons un point météorologique pour pouvoir adapter notre feuille de route.
Oh surprise, il est prévu de la neige au Québec. Abracadabrantesque après une journée en t-shirt hier.

Nous poursuivons notre route sur la nationale 138.
Côté québecois, disparition des drapeaux nationaux, et apparition des nids de poule.
Visiblement le gouvernement de la Province Québec a d'autres priorités que la rénovation des routes, aux chaussées craquelées car mal conçues et soumises à des différences de températures importantes.

Notre remontée de la partie basse du Québec se fait dans des conditions étranges pour fin avril.
Sous forme de pluie neigeuse d'abord, rapidement la neige s'accroche aux plaines agricoles.

Nous avons rendez vous avec Caroline et Eric qui demeurent à Trois Rivières.
J'ai connu Caro sur un forum où futures et jeunes mamans s'échangeaient leurs inexpériences. Nous avons gardé contact depuis maintenant 9 ans, et aucune de nous deux n'aurait cru rencontrer l'autre !
Caro et Eric nous offrent l'hospitalité pour une nuit et leur accueil chaleureux est d'autant plus agréable que le temps est exécrable.

Nous passons une excellente soirée arrosée de Chianti et Saumur accompagnant un barbecue, pratique intéressante quand il fait près de zéro dehors !
Grâce à l'éclairage de nos hôtes, nous comprenons mieux les particularismes de la province Québec et ce fort sentiment de différences que souhaitent cultiver les Québecois par rapport à leurs compatriotes anglophones.

Partager les habitudes d'une famille est toujours éclairant sur la différence de pratique d'un pays à l'autre.
Les canadiens ne dînent pas le soir mais le midi, et le souper est normalement servi aux environs de 18 heures.

Avant de passer à table, Caro me propose d'opérer une brassée de linge, ce que j'accepte volontiers avec mon fils qui passe son temps à se traîner à terre (et à trouer ses pantalons...) et nous explique que les 5 cms de neige au dehors correspondent à une tempête de corneilles (ou giboulées de mars françaises).
Nous goûtons nos premières délicieuses tartelettes au sirop d'érable.

Mes enfants prennent également un cours accéléré de québécois, tandis que les enfants de Caro trouvent que les nôtres ont un drôle d'accent.
Ils vont tous se coucher en maugréant, mais nos petits hôtes ont école demain à la grande surprise des parisiens qui trouvent injuste que les jeunes Canadiens aient classe le mercredi, et ce dès 8 heures du matin.



Worldwide family

Samedi 24 avril
Après une première nuit à Toronto, nous prenons notre petit déjeuner dans nos chambres à la décoration clinicale mais efficace avec kitchenette.
Nous avons rendez-vous avec mon cousin Timmy, sa femme Christine et leurs jumeaux pour nous rendre tous ensemble aux chutes du Niagara.
Car en fait l'attrait de Toronto ne réside pas dans son centre urbain, mais est situé à 70 kms de là, à la frontière avec les USA et à la conjonction entre les lacs Ontario et Erié.

Après quelques embouteillages dûs aux départs en week end, nous voilà face au « fer à cheval » ou chutes canadiennes. Le bruit des cascades est assourdissant et les éclaboussures nombreuses.
Le site est éminemment touristique et les activités poussant à la consommation sont nombreuses : casino, cinéma 4D, boutiques, croisière furtive au pied des chutes.

Nous laissons les enfants faire connaissance, les uns ne parlant pas anglais, les autres ignorant le français et le tout n'ayant de vietnamien que les faciès.
Les bêtises étant internationales, nos 5 zigotos s'entendent à merveille.
Depuis 20 ans, mon cousin a perdu ses cheveux et moi j'ai pris du leste. Tout va bien, c'est la vie !

Parmi tous les pièges à touristes, nous élisons le Maid of the Myst, croisière d'environs 30 mns à l'entrée de laquelle nous sont distribuées de merveilleuses capes en plastique bleu, dans lesquelles nous sommes tous parfaitement ridicules mais presqu'à l'abri des projections.
Antoine, mort de trouille depuis deux heures à l'idée d'approcher des chutes, trouve finalement très amusant de prendre une douche tout habillé.
Tous les enfants sont surexcités, trempés et sont devenus inséparables.

Nous retournons dîner à Toronto pour déguster un repas asiatique au King's Noodles délicieux restaurant situé dans Chinatown, sur Spadina Avenue.
Nos nouilles avalées, chaque famille rentre à son bercail intérimaire et nous nous retrouverons dès le lendemain matin.

Dimanche 25 avril
Le temps s'est largement gâté et notre courte ballade dans Toronto n'est pas très gaie dans cette ville qui n'est pas très séduisante.
Nous avons pour objectif la CN Tower qui est la plus haute structure autoportante du monde. Imaginez un gros crayon surmonté d'un disque à 553 mètres, qui permet de surplomber toute la ville si étalée moyennant un ticket plus cher que les tours new yorkaises.

La chose la plus intéressante que l'on y découvre est l'aéroport de Toronto qui est situé sur une petite île posée dans le lac Ontario.
Malgré un ciel très couvert, la vue porte assez loin et la vision de l'étalement de la vue laisse songeur. Aucun souci d'espace et de gestion foncière pour ce pays où de fait la voiture est reine.

La CN Tower comporte également un « glass floor » ou quelques mètres carrés au sol en carreaux de verre, qui permettent aux personnes sujettes au vertige de tester leurs peurs.

Il est temps que chaque famille reprenne son chemin, les uns vers le Michigan, et nous vers le Nord.
Petit coup de blues pour Valentine qui s'attache toujours très vite.

Nous passerons une après-midi éprouvante pour tous sauf pour Amélie : vu la météo pluvieuse, nous faisons du shopping dans un outlet mall (magasin d'usine) pour trouver nos baskets préférées.
Après deux heures de piétinage et essayages variés, nous sommes tous saturés sauf Amélie que rien n'arrête.
Le portefeuille allégé et le coffre rempli, nous reprenons la route pour remonter la province de l'Ontario. La nuit tombant, nous faisons halte à Petersborough, grosse bourgade au milieu de nulle part, située sur la nationale 7, appelée aussi la Transcanadienne.

Par expérience, Super Popa et moi-même savons qu'avec la nuit et la fatigue, il ne faut pas faire la fine bouche sur les hébergements trouvés en fin de journée.
Nous stoppons au premier motel qui se présente, dans lequel nous est proposée une chambre fort ordinaire pour le vil prix de 55 $. Banco, tout le monde se couche et dort rapidement à poings fermés.

mercredi 28 avril 2010

Back to Canada

Jeudi 22 avril.
Réveil matinal pour reprendre notre train pour Montréal.

Penn Station est remplie de banlieusards venus prendre leur travail par le train. Ils se mélangent aux voyageurs en partance pour le New Hampshire, le Connecticut ou encore le Canada.
Nos billets sont réservés mais il n'y a pas de siège attribué.

Contrairement au trajet aller où les wagons étaient quasiment déserts, notre Adironrack du retour est plein à craquer.
Il faut d'abord s'enregistrer à un comptoir qui vous distribue des jolies étiquettes pour vos bagages et ensuite subir une petite bousculade pour monter dans le train. Autrement dit, un joyeux bazar pour des S@lv@ pas encore bien réveillés.

Le trajet dure toujours 11 heures et est égayé par le passage frontalier où la douane canadienne continue à être suspicieuse sur notre famille qui prend 4 semaines de vacances. Après un fin interrogatoire, nous sommes autorisés à rentrer dans le territoire canadien, après avoir montré un formulaire de réservation de location de voiture et détaillé notre itinéraire touristique.

Arrivée le soir à Montréal où les Tailly nous attendent avec un délicieux poulet coco et un non moins succulent poulet massalé.
Les enfants, bien responsabilisés par le voyage, profitent d'être chez tatie pour se faire dorloter.

Vendredi 23 avril
Nous quittons les Tailly pour un road trip de 3 semaines. Nous avons prévu de parcourir un bout de l'Ontario, du Québec et de la Gaspésie.

Nous bénéficions d'un tarif promotionnel pour un mini van, qui se révèle être un vaisseau spatial.
La VW Routan (Touran pour les européens) est une merveille de confort qui devrait nous mettre à l'abri de nombreuses disputes sur les banquettes arrières.
Les enfants sont ravis de pouvoir s'allonger et nous sommes fort satisfaits de ce choix.
Mais il faut savoir que les locations de voiture au Canada se font sous des conditions d'assurance fort particulières, avec notamment l'absence totale de responsabilité civile, il faut être bien au courant de ses propres garanties !

Quelques particularités de la conduite locale : se souvenir que les voitures sont majoritairement à boîte automatique, que les veilleuses se mettent automatiquement en marche dès que vous mettez le contact et que votre voiture émettra un coup de klaxon à chaque verrouillage de porte.
Le système est métrique dans tout le pays et la police patrouille davantage qu'en France.
Les feux rouges sont situés de l'autre côté du carrefour, pensez à vous arrêter AVANT sinon vous allez stationner en plein milieu du croisement.
Il n'y a pas systématiquement de priorité à droite, la première voiture arrivée au stop sera celle qui en repartira d'abord.
L'essence est bien entendu moins onéreuse qu'en Europe et le prix est affiché en cents par litre, soit actuellement autour de 100 cents c'est à dire 1 $ canadien.

Ces quelques petites règles assimilées, nous partons donc en direction de Toronto par l'Autoroute 40.
Peu de routes à péage dans le pays, mais une multitude de golfs, tous indiqués sur le bas côté, avec les hôtels et restaurants à proximité des sorties d'autoroutes. Difficile de le croire mais le Canada semble bien être l'autre patrie des greens.

Les panneaux indiquent d'abord les points cardinaux avant les villes, cela peut être déroutant si vous cherchez d'abord le nom d'une ville pour vous diriger. Il est donc utile d'avoir soit un GPS soit un bon atlas routier.

La vitesse sur autoroute est limitée à 100 km/h, ce qui est horriblement lent quand on est habitué à titiller les 130. Les durées de conduite peuvent donc être longues....
Les Québécois semblent davantage respectueux des règles de conduite que les Ontariens.

Nous déjeunons tardivement sur les rives du Saint Laurent dans la charmante bourgade de Mallorytown et atteignons en fin de journée notre destination.

Toronto est la plus grande ville et la plus peuplée du Canada avec 2,5 millions d'habitants.
La ville est très étendue et borde le lac Ontario.

Fort active économiquement et culturellement, elle ne brille pas sous le soleil pour nous accueillir.
Nous avons réservé deux chambres à l'Alexandra hotel, situé dans un quartier résidentiel en bordure de Chinatown. De nos chambres, vue sur l'Alexandra park et ses écureuils. L'hôtel n'est pas sensationnel malgré son coût mais a l'avantage d'être central et au calme.

Nous y resterons deux nuits et devons retrouver mon cousin Timmy, venu spécialement du Michigan avec sa famille.
Timmy fait partie de la quarantaine de cousins que je sache compter de mon côté paternel.
Certains de mes cousins germains sont plus âgés que mon père et autant que je me souvienne ma soeur est la plus jeune de ce niveau de l'immense arbre généalogique qui puise ses racines à Saïgon et a maintenant des ramififications internationales.

Cela amène à une question amusante des enfants : « Maman tu as des cousins partout dans le monde ??? »




mardi 27 avril 2010

Another day in Gotham City

Mercredi 21 avril.
Le soleil nous accompagne à nouveau pour cette dernière journée à NYC.

Direction angle de Broadway et de la 5e avenue : Madison Square.
Ce jardin est entouré de grands buildings dont certains sont surmontés d'un homme de bronze nu, tels des veilleurs sur la ville. Nous dénombrons avec amusement en l'air et au sol 31 statues qui constituent en fait une exposition temporaire d'Antony Gormley.
Le square comporte également une aire de jeux où nos enfants sympathisent en 2 minutes avec deux touristes parisiennes de leur âge.
Tout proche de ce site, se trouve une construction singulière en forme de tranche de camembert, le Flatiron Building.

Nous prenons alors le chemin de l'archi touristique Empire State Building et partons à l'assaut de ses 102 étages. Avec ses 381 mètres, c'est la plus haute de Ny depuis la disparition des tours du World Trade Center.
En cette période, il n'y a pas de file d'attente. Cependant le cheminement du chaland est organisé pour le faire patienter à travers boutiques et photos à 25$ car lors de la pleine saison, la durée de l'attente doit certainement atteindre celle de la file pour aller au sommet de la tour Eiffel.

Vous pouvez opter au choix pour le 1er niveau d'observation (86e étage), le 2d niveau d'observation (102e étage), et payer également des compléments comme des audio guides et un simulateur de vol au dessus de la ville. Sachez toutefois qu'il en coûte près de 25 $ par adulte et 15$ par enfant pour le ticket de base.
Mais l'investissement est gagnant : il est fort intéressant de garder cette visite à la fin du séjour car pour l'avoir arpentée depuis 48 heures, nous repérons rapidement les sites situés quelques 533 mètres à nos pieds.
Central Park est bien évidemment identifié de suite, tout comme le Flatiron, l'American Bank Tower, les ponts de Brooklyn et de Manhattan, la Statue de la Liberté, les différents Villages etc......

Les taxis jaunes paraissent aussi petits que dans une maquette, et prendre de la hauteur permet de constater leur incroyable nombre.
Les piétons peuvent à peine être distingués mais le sentiment de surplomber une fourmilière est tenace.

Nous profitons de la proximité de Bryant Park pour y déjeuner près d'un carrousel typiquement français.
Nous sommes le seul couple accompagné d'enfants, les autres personnes étant visiblement des cols blancs venus prendre leur pause déjeuner.
De nombreuses chaises et tables sont mises à disposition de tous et le service de nettoyage de la ville vide toutes les demies heures les poubelles remplies de miettes de lunch.

En un saut de puce nous arrivons à la Public Library, ou bibliothèque de NY avec ses salles de lecture majestueuses et son escalier maintes fois filmé.
Il est possible d'utiliser gratuitement les ordinateurs, sans attente pour une durée de 15 mns, et avec beaucoup de patience pour une connexion de 45 mns.

Nous cheminons tranquillement vers Central Station, la gare principale et chacun se remémorera sa référence cinématographique : Madagascar ou les Incorruptibles.
La belle tour Chrysler voisine sort tout droit des années 30.

Nous rentrons faire une pause à l'hôtel via Park avenue en attendant que la nuit tombe pour une sortie de presque noctambules.
Un saut dans un restaurant chinois pour avaler un énorme bol de nouilles, pourtant commandé en taille médium. Même les bols de nouilles sont king size, vive l'Amérique !

Les enfants ont souhaité retourner à Time Square et voir le magasin M&M's qui a pour devanture un écran géant mettant en scène les célèbres bonbons sur les différents monuments de NY.
A l'insu de notre plein gré, nous rentrons dans un magasin géant Toys'R'Us qui a installé une grande roue dans son hall d'entrée (4$ par ticket, pour environs 4 tours). Au dernier étage du magasin est accrochée au plafond une jeep soulevée par un Superman géant !

Cette ville n'en finit plus de nous éblouir, définitivement We love NY.

La virée nocturne continue avec l'ascension du Top of The Rock au Rockfeller Plaza. Pour un prix à peu près similaire à l'Empire State, cette montée permet de voir....toute la ville et l'Empire State illuminé cette fois-ci.

La vue de nuit est intéressante mais nous préférons la vision diurne qui est plus saisissante et bien plus vertigineuse.

Retour tardif dans notre home away from home pour empaqueter tshirts, magnets, jouets et plein de beaux souvenirs à graver dans nos mémoires.
(Si vous vous demandrez combien de kms nous avons parcouru en ce 3e jour.....nous sommes constants dans nos parcours : 10 kms !!!)

dimanche 25 avril 2010

New York, day 2

Mardi 20 Avril.
Nous avons tous écrasé une bonne nuit de sommeil avec quelques courbatures dans les jambes.

Avant de repartir pour une nouvelle journée de découverte, nous décidons de prendre un petit déjeuner bien américain à proximité de l'hôtel.
Nous nous arrêtons chez Fresh, chaîne de restauration spécialisée dans la nourriture organique. Bar à salades, fruits et céréales foisonnent. New York étant une ville chère, il nous en coûtera quand même près de 50 $, soit deux fois plus que les délicieux muffins et donuts croqués hier sur les bancs du parc de City Hall.
Autour de nous, toujours s'affairent les employés en partance pour leur bureau, pour acheter qui un café amer, qui un croissant aseptisé.

Le breakfast solidement englouti, nous avons fait le plein d'énergie pour un tour presque exclusivement consacré aux enfants.

Mais d'abord un peu de culture architecturale.
Un taxi nous amène vers le Musée Guggenheim : non pas que je sois fan d'art contemporain, mais je suis une inconditionnelle d'architecture. Et ce musée avec sa forme de grand bol est une des oeuvres majeures de Frank Lloyd Wright, livré en 1960.
L'intérieur du bol constitue le hall d'entrée, avec sa grande nef malheureusement couverte lors de notre passage. L'accès est gratuit, mais pour pouvoir suivre la rampe d'exposition il faut payer un billet d'entrée.
La boutique du musée, comme toutes les boutiques de musée à travers le monde, regorge de livres et de babioles à acheter.

Nous nous rendons ensuite à pied au tout proche Central Park.
Cet énorme rectangle vert inséré dans la ville mesure environ 4 kms de longueur sur 800 mètres de large. Il peut se traverser aisément, soit à pied, soit en voiture par les routes transversales.
Si vous êtes vraiment paresseux, vous pourrez louer des calèches.
A son extrémité nord se situent les quartiers de Harlem et du Bronx. Au Sud, on retrouve le Theater District et Time Square.
A l'Est et à l'Ouest de Central Park se situent une multitude de musées internationalement renommés et il est difficile de faire un choix pour les visiter lorsque le séjour est de courte durée.
Celui-s'opérant avec des enfants qui ne sont pas forcément attirés par la peinture qu'elle soit de Pollock ou de Hopper, notre première visite sera pour l'American Museum National of History, soit le Musée d'Histoire Naturelle.

L'AMNH comporte une section anthropologie que nous n'explorerons pas car nous sommes donc à la quête d'ours empaillés mais surtout de squelettes de diplodocus et tyrannosaures rex qui passionnent notre petit gars de 5 ans.
Le musée intègre également un planétarium et une salle Imax, il serait possible d'y rester une journée pleine.

Retour dans Central Park pour déjeuner d'un hot dog, avec de la moutarde typiquement américaine c'est à dire sucrée et absolument infâme pour nos palais français.
Les enfants s'éclatent dans le parc à escalader quelques rochers et toutes sortes d'aires de jeux. Les arrêts sont nombreux, pour écouter des musiciens de jazz, de rock, regarder des rollers, des skaters, des joueurs de base ball, des jongleurs...

Nous leur avons réservé une deuxième surprise, soit la visite du Zoo de Central Park, celui qui est décrit dans le film Madagascar.
Le zoo est très concentré sur un carré entourant des lions certes, mais de mer. Ne vous attendez pas à retrouver le lion danseur, la girafe bigleuse et l'hippopotame qui va charmer Moto-Moto, ils ne sont pas dans les lieux.
Par contre, l'horloge sonnant des chansons en guise de carillon est bien là, ainsi que les lémuriens et les pingouins.
C'est un petit espace dont l'attraction principale est la séance d'exercice et de nourriture des lions de mer qui s'effectue 3 fois par jour. A ne pas manquer pour les bambins ravis de pouvoir s'accouder au bassin et presque effleurer les animaux.

En quittant le parc par le sud-est, nous atteignons la 5e avenue avec une troisième étape qui émerveille les enfants : FAO Schwarz est un immense magasin de jouets où se trouve le piano sur lequel jouait Tom Hanks dans Big.
Il y a également un corner avec Chubbaka et Batman faits en Lego, des milliers de peluches et l'inévitable stand Playmobil où notre marmaille obtiendra récompense pour la dizaine de kilomètres parcourus sans sourciller.

La descente de la 5e avenue permet de passer devant quelques boutiques luxueuses mais se fait à l'heure de sortie des bureaux.
C'est l'occasion de comparer l'allure des New yorkais à celle des Parisiens, et il faut croire que ces derniers sont plus pressés que les autochtones !!!

Nous bifurquons ensuite vers la 7e avenue et Time Square qui s'illumine de foultitudes de publicités. Il y a de quoi éclairer une ville avec tous ces panneaux. C'est éblouissant et rappelle comme les Européens sont éduqués à l'économie d'énergie contrairement aux Américains !

Pour achever cette seconde journée, nous prenons notre repas dans le premier dinner trouvé, et nous regrettons les pizzas de Pranzo de la veille...Il n'est pas possible de piocher au hasard et à tous les coups une bonne table, c'est la loterie des vacances dans une ville inconnue !

Encore un dodo bien mérité, bercés par les sirènes d'ambulance et de police.


samedi 24 avril 2010

S@lv@ and the City


Je ne connais personne qui n'aime pas cette ville.
Filmée et narrée sous toutes les coutures, il serait aisé de croire que l'on a déjà tout vu de la grosse pomme à travers King Kong, les Incorruptibles, Taxi Driver et autres Jour d'après.

Arrivée à Penn Station de nuit, à la fois fatigués et émoustillés.

La gare souterraine débouche sur Madison Square Garden.
Il ne s'agit pas d'un jardin mais du temple des spectacles et des sports. L'ombre de tous les grands boxeurs planent sur cette salle mythique.
Les phares des taxis jaunes, les buildings éclairés, les publicités de Time Square au loin...petits et grands écarquillent les yeux.
Valentine résume très bien le sentiment partagé : « C'est beau NY avec toutes ces lumières ! »
Inévitablement, nos têtes se dévissent pour regarder en l'air, Midtown – le coeur de la ville – étant essentiellement composé de grattes ciel.

NY est quadrillée comme un damier, en 196 rues séparées d'environ 100 m qui vont d'est en ouest et de 15 avenues séparées d'environ 250 m qui vont du sud au nord.
Les repères se font donc en citant la rue et l'avenue où vous vous rendrez.
Notre maison loin de la maison pour 4 nuits est donc située 7e avenue entre la 31e et la 32e rue.

Il n'a pas été aisé de trouver un hébergement pour 5 à prix correct.
Comme dans toutes les villes occidentales touristiques, le prix d'une nuitée peut vite dépasser 200 euros par chambre.
Toute la difficulté pour notre famille est de trouver au moins une chambre triple et une chambre double, et dans les grandes métropoles la première formule n'est guère courante.
Après quelques recherches, c'est finalement à l'Affinia Hotel Manhattan que nous avons réservé une mini suite, entendre par là un petit appartement d'une superficie de presque 60 m², avec un salon et kitchenette, doublé d'une chambre avec deux lits doubles et deux salles de bain, le tout pour 200 euros la nuit sans petit déjeuner.

Classé 3 étoiles, l'hôtel ne connaît pas le double vitrage et nous sommes heureux d'être placés au 16ème étage pour nous éloigner tant que faire se peut du bruit de la ville qui ne dort jamais.

Lundi 19 avril.
Nous avons décidé de rejoindre le Sud de Manhattan en taxi.
A peine le temps de lever la main, qu'une voiture jaune s'arrête. La ville en compte plus de 12.000.
Ils accepteront tous de nous prendre tous les 5 dans le même véhicule, ce qui nous permet de rentabiliser les trajets par rapport au métro.

Le chauffeur nous dépose au pied du Woolworth Building.
Nous dévalisons un des nombreux stands de bagels, donuts et muffins pour prendre notre petit déjeuner dans le square en face du City Hall.
Le printemps est déjà bien entamé ici contrairement à Montréal. Les cerisiers sont tous roses et les parterres bien fleuris. La météo sera souriante avec nous durant tout le séjour.

La ville est bien dotée en squares et jardins, et la Ville de NY équipe chaque place de chaises et tables, fort appréciables pour se poser lors de nos journées de marcheurs invétérés.
Cependant tout le mobilier urbain est étudié pour éviter les rassemblements ou le stationnement des homeless. Il y a des bancs mais il est impossible de s'y allonger, et les chaises sont conçues pour une petite pause, pas pour s'y prélasser longuement.
D'ailleurs les SDF ne sont pas bienvenus dans la ville mais sont autorisés à rester dans les recoins des gares ou des métros. La misère doit rester discrète dans la cité des lumières.

Nous sommes à proximité de l'immense chantier que constitue le site de Ground Zero.
L'ancien emplacement du World Trade Center est remplie de grues et les constructions nouvelles ont démarré. Mais rien n'efface l'horreur du 11 septembre 2001.
Un espace a été ouvert avec des vidéos et des photos témoignant de ces minutes effroyables. Une musique parfaitement vibrante accompagne les lieux pour vous remplir d'émotion.
Il est également possible de témoigner pour raconter ce que vous faisiez et où vous étiez ce jour-là.
A Saint Denis de la Réunion, je serrais dans mes bras un nourrisson de 6 semaines et je trouvais le film un peu trop réaliste.
Trop pleine d'hormones, j'en ressors les larmes aux yeux. Et délestée de quelques dollars pour avoir acheté pour Antoine des voitures NYPD et des magnets pour les filles, au profit des orphelins des policiers et des pompiers morts dans cette catastrophe.

Mais NY est une cité qui rebondit vite et nous sommes au coeur du Financial District, où siège le New York Stock Exchange sur Wall Street, ce lieu qui fait frémir l'économie de notre planète.
Wall Street est une rue étonnamment étroite, rendue piétonne pour des raisons de sécurité, et agrémentée de quelques boutiques de luxe.

Nous nous rendons ensuite à l'embarquement du Ferry pour Staten Island. Cette navette gratuite, démarrant de l'extrémité sud de Manhattan, permet d'avoir une très belle vue sur la Statue de la Liberté et sur le pont de Brooklyn. Très prisée des touristes, mais très utilisée également par les New yorkais, elle part bien remplie chaque demie heure.
Bien qu'il fasse près de 20°C sous un beau soleil de printemps, le vent soufflant sur la baie vient tout de même de l'Atlantique et pour éviter les périphrases : ça caille sévère !!!
La célèbre dame de Bartholdi est mitraillée par tout le ferry et la ville s'offre à nous.

C'est assez irréel de se sentir à l'intérieur du film.
Cette sensation perdurera durant tout notre séjour : être entré dans le décor. Même les sirènes des ambulances et des voitures de police nous sont familières.

Pause déjeuner en bordure de Financial District, chez Pranzo au 34 Water Street, avec de délicieuses pizzas bien croustillantes.
Il n'y a pas de restaurant d'entreprise, aussi chaque employé a la possibilité soit d'amener sa lunch box, soit de se précipiter dans des sandwicheries, bars à salades, vendeurs de bagels ou hot dogs, ou aller dans des restaurants comme Pranzo qui proposent livraison et plats à emporter.
Le nombre de clients qui défilent est impressionnant mais tous recherchent un excellent rapport qualité-prix.

Je fais une fixation sur le pont de Brooklyn. Il est impensable de ne pas l'approcher davantage.
Du débarcadère situé dans Battery Park, il est peu commode d'atteindre à pied la promenade piétonne permettant d'accéder au pont.
Une solution alternative est de suivre un chemin réservé aux piétons et vélos nommé l'East street bikeway. Ce sentier aménagé avec quelques bancs et arbres passe sous le pont de Brooklyn et le Manhattan Bridge.

Nous bifurquons vers l'Ouest pour atteindre Chinatown, où même les noms des avenues et des rues sont écrites à la fois en anglais et en chinois.
Il est amusant que ce quartier borde et tente même de dévorer Little Italy. Celle-ci tente de combattre avec quelques drapeaux italiens et des immeubles de brique très rouge, de 5 à 6 étages.

En continuant encore vers l'ouest, les immeubles s'abaissent et se transforment en charmantes maisons avec des grands escaliers ferronnés : nous traversons Nolita où nous retrouvons les mêmes bobos que dans notre quartier parisien. Ceux-ci sont totalement new yorkais mais un bourgeois bohème reste un bourgeois bohème. Wherever.

Les rues sont très arborées et la promenade dans ces petits villages est très agréable.
Pause goûter chez Pinkberry pour une glace au yogurt, garnies de ce que vous voulez. Le choix d'Antoine : des nounours gélifiés !
Après Soho, nous passons par Washington Square Park qui est au coeur de Greenwich Village. Une partie est actuellement en rénovation, mais le lieu reste traditionnellement celui des concerts improvisés et cet arrêt sera pour nous l'occasion de constater l'amour des New Yorkais pour la race canine, avec un amusant parc à dédié totalement aux chiens.


Nous nous dirigeons vers le West Village pour sa quiétude.
Je m'attends à tomber nez à nez avec Carrie Bradshaw et ses copines, sorties de Sex and The City 2.
A défaut de rencontrer les héroïnes de fiction de Gotham les plus connues actuellement, je croise dans Charles Street le vrai mari de Sarah Jessica Parker, alias Matthew Broderick dit l'Inspecteur Gadget.

Juste après, et sans l'avoir fait exprès, nous voici devant Magnolia Bakery, la pâtisserie qui a lancé la folie des cupcakes, totalement déraisonnée pour ces jolis gâteaux.
A quelques pas de là, une boutique de fins de série d'accessoires Marc Jacobs attend les dingues de sacs glitter.

Pour finir notre journée avec 10 kms dans les jambes, nous croquons le plus gros hamburger jamais vu chez Corner Bistro, à l'angle de Jane Street et de la 4e rue.

Enfants et parents, fourbus et émerveillés, nous rentrons tranquillement jusqu'à notre hôtel à travers la ville qui continue à battre son rythme...

vendredi 23 avril 2010

Border Line

Après nos nombreux soubresauts à Paris, nous voilà rendus au soir du 15 avril devant la police canadienne des frontières.
Il y a assez de guichets ouverts pour absorber deux Airbus 340. Contraste saisissant avec les contrôles PAF et sécurité vécus péniblement 8 heures auparavant à Paris.

A peine le temps d'admirer le décor que nous sommes invités à passer la ligne jaune et entendre nos premiers mots de québécois.
Le douanier fort courtois s'enquière de notre durée de séjour et intrigué par les 30 jours de voyage, s'inquiète de la scolarité des enfants, nous fait parler de notre itinéraire.
En cinq minutes, il se sera assuré intelligemment et fort subtilement de notre situation professionnelle, de notre hébergement et de notre date de retour.

Le passage de la frontière entre le Canada et les USA est d'un autre acabit.
Je n'ai jamais testé la frontière routière.
Par contre, je me souviens il y a une vingtaine d'années d'une crise de fou rire lors d'un contrôle aéroportuaire : détenteurs de passeports français, émis par le consulat de France à Madagascar, avec des visas d'entrée délivrés par l'ambassade US de Tananarive aux membres de ma famille nés soit en France soit au Vietnam. Visiblement trop compliqué pour l'agent des douanes qui, au bout de 30 mns d'un cours d'histoire géographie, en a conclu que Madagascar est un département d'outremer, situé près de la Guadeloupe.

18 avril 2010, nous testons le contrôle dans le wagon restaurant de la liaison Amtrak Montreal-New York.
Le trajet est prévu pour une durée de 11 heures. Ce qu'Amtrak ne précise pas c'est que l'arrêt pour permettre l'examen des passeports dure près d'une heure trente et impactera forcément notre horaire d'arrivée.
Un premier douanier traverse les 5 wagons et récupère les cartes de débarquement (une par famille, merci !). Si vous n'êtes ni Canadien, ni Américain, vous êtes invités à vous rendre au wagon restaurant.
Là, chaque détenteur de passeport doit remplir une demande d'exemption de visa (inutile de la remplir en ligne au préalable...ce n'est nécessaire que si vous prenez l'avion). Nous remplissons scrupuleusement nos 5 formulaires...et déclarons que nous ne sommes ni drogués, ni terroristes, ni nazis, etc.
Omission volontaire de déclarer le pique nique planqué dans nos valises, car oui je préfère que mes enfants déjeunent de fruits et légumes aux OGM interdits d'importation, plutôt que des snacks aux acides gras saturés vendus par Amtrak au prix d'Amtrak.

Notre petite famille modèle est à peine questionnée sur le but de ce voyage, contrairement à quelques voyageurs masculins esseulés qui subissent un interrogatoire fastidieux.
6 dollars US par passeport, c'est le prix à payer pour notre autorisation à admirer la bannière étoilée.


Avec de larges et longs sièges inclinables avec repose mollets et pieds, cette liaison Amtrak n'a rien à envier aux premières classes françaises.
Une prise de courant par siège, mais wifi payant et un bruit terrible pour la climatisation. Les rails semblent mal adaptés aux wagons, cela secoue un peu et semble ralentir le rythme.

En réservant en ligne, certaines promotions peuvent vous être proposées : nous avons réglé 300 $ canadiens pour 5. Départ de la gare centrale de Montreal tous les matins, arrivée le soir à Penn Station à Manhattan.
Notre train, l'Adironrack, traverse l'Ontario, longe le lac Placid, et avance tranquillement à travers l'état de New York droit vers le sud. Il sillonne dans les plaines agricoles et longe de nombreux ranchs, et à part la provinciale Albany, il y a davantage de bourgs que de villes.
Le trajet croise de nombreux canaux enjambés de petits ponts, sortis tout droit d'un film digne de Meryl Streep et Clint Eastwoood.
Suivent ensuite les bords de la rivière Hudson et les chicissimmes maisons du Connecticut avant l'arrivée dans la grosse Pomme.

Grâce au long contrôle douanier, nous arrivons avec 1h30 de retard sur l'horaire prévu.
Il est près de 22 heures quand nous foulons enfin le sol new yorkais.

Penn Station est une gare immense et entièrement souterraine. Elle concentre une station de métro, des liaisons vers la banlieue et le New Jersey, ainsi que les départs vers les grandes villes de la côte Est et le Canada.
Elle abrite un nombre impressionnant de SDF, échoués dans la ville des lumières.

Surmontée de Madison Square Garden, Penn Station est la gare idéale pour nous permettre de trouver en 4 minutes notre hôtel, angle de la 31e rue et de la 7e avenue.

Bienvenue à Manhattan !

Je reviendrai à Montréal

A vrai dire, bien que j'y sois déjà venue trois fois, ce n'est pas ma destination favorite.

Elle n'a ni le charme des villes européennes ni l'audace des cités américaines.
A cheval entre les héritagse de Jacques Cartier et les provinces anglophones, la ville oscille entre grande hauteur et petits bâtiments.

Pour cette visite printanière, constituant une première pour Super Popa et les enfants, la pluie et le vent ont décidé de nous faire honneur. 13° annoncés, température ressentie largement en inférieure.

Quand les intempéries se déchaînent, il est possible de se mettre rapidement à l'abri dans ce qu'il est convenu d'appeler la ville souterraine.
Il s'agit en fait de liaisons enterrées, éclairées et chauffées entre les sous sols de quelques bâtiments.
Ne vous attendez pas à sillonner un beau centre commercial les rares magasins qui s'y sont installés ressemblent davantage à ceux de nos gares qu'à d'alléchantes boutiques.
Cependant, il faut reconnaître que par grand froid ou sous une pluie diluvienne, il est pratique de pouvoir se mettre à l'abri !

Une journée et demie et environ 15 kms de marche seront nécessaires pour arpenter l'essentiel de la ville.

Montréal est une île et s'articule autour du Parc du Mont Royal.
Celui-ci constitue un vrai poumon qui permet une promenade agréable et offre une vue sympathique du haut du belvédère Camille Houlden. Les joggers, vélocyclistes et piétons peuvent en faire le tour au milieu d'innombrables érables.
Au sud est du Mont Royal, s'étend tranquillement le centre ville jusqu'au Vieux Montréal et le Vieux Port.
Suivant un découpage tout anglo-saxon, les rues forment un quadrillage régulier et se parent de noms fortement francophones telle la paisible rue Drolet, ou de noms totalement anglophones comme la rue Peel.

Le quartier de la rue Saint Denis est agrémenté de quelques terrasses, tout comme au Vieux Port, qui sont plaisantes l'été quand il fait chaud et humide.
Les fans de shopping pourront magasiner le long de Sainte Catherine ou faire la rue dans quelques complexes commerciaux du centre ville.
Quelques immeubles attirent le regard, comme le multicolore Palais de congrès place Jean Riopelle ou le stade olympique datant de 1975.


Les anciennes installations olympiques ont été reconverties en musées et parcs de loisirs à destination des enfants, et faute d'avoir pu visiter le Biodôme, les nôtres verront avec plaisir une serre remplie de papillons en liberté, installée provisoirement au jardin botanique.
Les écureuils sont rois dans les parcs et jardins, même en coeur de ville et au grand bonheur des enfants.

Il faut cependant reconnaître qu'aujourd'hui Montréal est davantage renommée pour ses créations culturelles avec le festival Juste pour rire et les spectacles du Cirque du Soleil, que pour sa figure urbaine.

Alors dans une cité où l'architecture n'a pas dominé, pourquoi y suis-je revenue une quatrième fois ?

De multiples raisons m'amènent à suivre les traces de Robert Charlebois...

D'abord le Québec aime la France. Et la France devrait lui en être davantage reconnaissante.
Les Québecois sont les meilleurs défenseurs de la francophonie et s'activent dans les néologismes pour éviter tant que possible l'utilisation d'anglicismes.
Cela produit parfois des expressions cocasses mais qui traduisent un vrai amour pour la particularité de la province dont la devise est « Je me souviens ».

Ensuite il y a l'accent québecois.
Vous avez tous entendu ces intonations chantantes qui amusent tant les Français.
Et pourtant, nous avons beau jeu d'être moqueurs car à peine stoppés à un coin de rue pour déplier une carte, que systématiquement un Montréalais s'arrête pour nous proposer son aide.

Enfin, l'Histoire ayant façonné mon histoire, une grande partie de ma famille est installée au pays de l'érable depuis la fin des années 70.
Mes cousins québecois n'ont de cesse de m'accueillir à bras ouverts à chaque passage
Nos dernières aventures communes ont près de dix ans et c'est un vrai régal que de se revoir bien vieillir et partager à chaque rencontre des bouts de nos vies.
Cette fois-ci, une nouvelle génération tisse des liens, nos petits métisses s'amusent comme des fous et se promettent de nouveaux jeux, dans plusieurs années certainement...

Nous rendons également visite à l'ancienne nounou d'Amélie et à sa famille, qui ont quitté la Réunion depuis 5 ans pour s'installer dans ce pays aux températures extrêmes.
Les retrouvailles sont chaleureuses et le temps n'a pas affecté la gentillesse des Tailly.

Les Tailly, comme ma famille montréalaise, constituent un infime échantillon du brassage ethnique canadien.
Terre d'immigration depuis des siècles, le Canada est constamment à la recherche de main d'œuvre de tout niveau.

Destination de coeur, Montreal reverra assurément certains d'entre nous.

samedi 17 avril 2010

Vous connaissez l'Islande ?


Moi non plus. Jamais mis les pieds au pays de Björk.
A part Reykjavik et geysers, je ne connais pas un mot d'islandais.
Et pourtant j'adorerais visiter ce pays fortement contrasté, renommé pour ses paysages et randonnées magnifiques.
Mais aussi parce qu'il est plein de volcans, ces objets géologiques majestueux et si impressionnants.

Tellement impressionnants que l'un d'eux a pulvérisé le trafic aérien européen ces derniers jours.

Vous savez que je suis une web addict et que je suis souvent connectée.
Il arrive cependant que la vraie vie passe avant celle de mon ordinateur et en ce jeudi 15 avril, la priorité était de boucler les valises et les enfants plutôt que de vérifier mes mails.

Je pense que j'ai bien fait de faire Mary Poppins plutôt que Mrs S@lv@.
C'est vers 10 heures que nous sommes arrivés à 5 ½ personnes à l'aéroport Roissy CDG, terminal 2A, comptoir British Airways pour nous enregistrer pour un Paris Londres, suivi en fin de journée par un Londres Montreal, acquis à vil prix il y a deux mois.

Nous sommes tombés de notre petit nuage rose de vacanciers quand une charmante dame nous a annoncé que l'espace aérien britannique était fermé depuis l'aube à cause du volcan islandais et que British Airways n'était pas autorisé à affréter ses appareils.
Enveloppés dans un nuage de cendres tous les vols vers et au départ de Londres.
Mais ils m'ont envoyé un mail normalement...

La charmante dame nous met en relation avec un call center chargé de réceptionner nos doléances.
Un quart d'heure d'attente plus tard, je suis mal assise sur une valise, entourée d'un nombre grandissant de clients collés comme nous à Paris.
Chacun brandit son titre de transport et son téléphone et chacun maugrée avec les hôtesses du centre d'appels, totalement démunies de solutions.
Il m'est proposé d'attendre un départ 5 jours plus tard, ce qui signifierait que nous annulions notre séjour à Montréal et amputerions notre visite de New York des 4/5e. Opération assez peu satisfaisante....

Les esprits commencent à s'échauffer et nos enfants s'inquiètent de savoir s'ils vont devoir retourner à l'école dans l'après midi.

Nous rejoignons une longue file d'attente formée par des clients mécontents, pour accéder au comptoir de ventes de tickets. Cela fait déjà deux heures que nous sommes debouts dans l'aéroport.
Les passagers potentiels fatiguent, s'énervent. Certains tentent de resquiller...
Chacun a une bonne raison de rejoindre sa destination finale avant ce soir.

A la troisième heure, et pour apaiser les enfants, nous lâchons sur l'autorisation à utiliser les DS, machouiller des chewing gum et dessiner ce qu'ils veulent sur ce qu'ils veulent.

Enfin nous atteignons le comptoir des doléances. En trois minutes chrono, l'agent de réservation nous positionne sur un vol direct Paris Montreal, affrété par Air France, qui était hors de portée de notre budget quand nous avions acheté nos billets.
Derrière nous la file d'attente est passée de longue à interminable, et malheureusement tous ne pourront pas être recasés sur des vols déjà bien saturés.

Il nous faut emmener valises et enfants dare dare de l'autre côté de l'aéroport.
Nous sautons de portes en portes, et adieu aussi la pause déjeuner, car l'enregistrement de notre nouvelle route est déjà bien entamé.
Antoine crie famine, mais Elastigirl avait mis dans son sac à dos des gateaux. Alléluia. Deuxième sauvetage de la journée car un Antoine affamé est un Antoine ultra pénible.
Valentine nous fait part de son soulagement, elle avoue avoir failli pleurer de ne pouvoir partir en vacances, de ne pas connaître le Canada (dont ses parents lui font un teasing terrible depuis 3 mois), et nous indique avoir fait une prière à sa mamie pour que ses parents trouvent une solution. Conclusion de la minette : sa prière a fonctionné, comme pour la Ds à Noël !
Amélie, toujours pragmatique, a compris que nous allons gagner en temps de voyage : adieu l'escale à Londres, le vol direct va nous mener plus rapidement à Montreal et nous y serons deux heures avant l'horaire initial.

Ayant traversé tout l'aéroport, nous arrivons en territoire Air France. Le vol est surbooké et même si nos places sont garanties, un gentil monsieur nous propose d'être reportés au prochain départ dans 4 heures contre des bons d'achats valables un an.

Mais il est possible aussi qu'il y ait des annulations de dernière minute et que nous puissions quand même partir à 16 h comme réservé par British Airways.
Après tout, nous avons une bonne étoile, nous avons un départ garanti et un horaire d'arrivée peu différent...Allez poker, nous acceptons un joli défraiement et attendons de savoir quand nous serons finalement assis dans un avion.

Les enfants ont un peu de mal à suivre ces décalages rocambolesques mais jouent le jeu quand même. Grâce aux gâteaux et bonbons dont leur mauvaise mère les inondent. Aujourd'hui c'est la journée du Grand N'importe quoi, ils n'auront pas consommé leurs 5 fruits et légumes.
Pour ma part j'ingère du spasfon car mine de rien, la station debout quasi permanente devient pénible.

Très vite, notre gentil monsieur nous avise de notre embarquement immédiat, donc grand galop pour la porte F56.
Cela signifie de faire de nouveau une longue queue au milieu de passagers tous très pressés d'atteindre la passerelle et très énervés par un contrôle sécurité sous représenté au regard du flux de personnes à inspecter. Les avions vont devoir attendre. (A partir de 10 passagers manquants, la passerelle reste en place...)

Pas le temps de faire un stop au duty free, j'aurai bien regardé des lunettes de soleil, des jolis carrés en soie et damned il y a même une charrette vert pomme qui vend des macarons.
Nous retrouvons à nouveau notre gentil monsieur qui nous attend pour nous accompagner à la passerelle.

16h30. Enfin assis.
Décollage immédiat pour 7 heures de vol. Arrivée prévue à 17.30 heure locale.

Nous avons gagné 3 heures dans notre itinéraire, ainsi qu'une bonne dose d'adrénaline et de maîtrise de soi.

Mais aussi de quoi nous envoler gratuitement à 2 pour Reykjavik...

mercredi 7 avril 2010

La 6e lettre de SALVA

Pour ceux qui ne l'auraient toujours pas compris, SALVA est l'acronyme de nos 5 prénoms.

Nous voici arrivés à mi-grossesse et nous savons désormais que le bébé est en fait une princesse. La Troisième certes, mais une fille donc. Sachant que je suis la Reine. Oui il en est ainsi au royaume des SALVA+?

Comme la première rencontre avec Princesses et Prince s'est toujours faite très poétiquement dans des toilettes (parfois même celles de mon employeur...), je préfère toujours celle plus parlante avec un profil typiquement aquilin dû à sa mère, et le menton ravageur de son père.

J'ai remporté la bataille de la devinette XX ou XY, il convient désormais de commencer la bataille des prénoms mais les AVA vont sans doute nous mettre d'accord puisqu'ils entendent bien prendre part au débat.

En attendant le délibéré de la cour pour le choix de la 6e lettre, je vous présente miss #4.